
Niveau des retraites gelé durant plusieurs années, hausse de la CSG, etc. : les retraités ont pâti de différentes mesures d’économies durant ces dernières années.
Épargner pour sa retraite est donc devenu un objectif prioritaire pour une majorité de Français qui disposent d’un éventail de produits adaptés à cet objectif en fonction de leur âge. Immobilier, investissement boursier, assurance-vie, épargne salariale : voici les formules à privilégier pour préserver votre pouvoir d’achat une fois que vous aurez quitté la vie active.
Épargner pour sa retraite : de 30 à 40 ans, priorité à l’immobilier et à l’assurance-vie
La hausse de la CSG enclenchée le 1er janvier 2018 a grignoté du pouvoir d’achat à des retraités dont les pensions de base ne seront pas revalorisées si l’inflation n'excède pas 1 %.
Depuis 2019, les salariés nés après 1956 et demandant leur retraite de base à taux plein se voient appliquer une minoration de 10 % sur leur pension Agirc-Arrco durant 3 ans.
Cette ponction va aggraver une situation qui ne cesse de se dégrader depuis des années : une récente étude du Conseil d’orientation des retraites (COR) démontre que la valeur du point Agirc-Arrco, servant au calcul de la pension complémentaire des cadres a évolué moins fortement que l’inflation pendant 13 des 26 dernières années.
Bon à savoir : les régimes Agirc et Arrco ont fusionné le 1er janvier 2019 pour former un seul régime Agirc-Arrco piloté par les partenaires sociaux. Ce régime de retraite continue à fonctionner par points avec non plus des points Agirc et Arrco mais des points Agirc-Arrco. Les points Agirc sont convertis en points Agirc-Arrco.
Investir dans l'immobilier
Pour éviter de se serrer la ceinture plus tard, mieux donc vaut épargner pour sa retraite le plus tôt possible en donnant la priorité à l’immobilier. Ne pas être propriétaire de son logement revient à accepter de payer un loyer qui ponctionnera la majeure partie de la future pension de retraite.
Bon à savoir : le niveau d’une retraite est de 1 238 € net et qu’un loyer représente fréquemment de 600 à 700 €/mois, on imagine le niveau du reste à vivre disponible une fois les dépenses de la vie commune épongées.
Même si le niveau des prix immobiliers remonte, celui des taux d’intérêt reste favorable aux acquéreurs : en 2024, il est possible de s’endetter à moins de 5 % sur 25 ans. C’est une occasion à saisir.
- Pour les primo-accédants, le plan épargne logement (PEL) reste un bon moyen de faire fructifier une épargne (jusqu'à 61 500 €) en toute sécurité durant quelques années. Pour les PEL ouverts avant 2018, les intérêts perçus sont exonérés d’impôt jusqu'au 12e anniversaire du plan (mais pas des prélèvements sociaux). Pour ceux ouverts depuis le 1er janvier 2018, les intérêts sont entièrement fiscalisés.
- Autre solution, le plan épargne retraite (PER) peut être utilisé pour financer l'acquisition d'une première résidence principale (hors droits issus de versements obligatoires). Chaque année, les sommes versées sur le plan sont déductibles dans la limite d'un plafond global (jusqu'à 4 399 €).
À noter : la loi Pacte (loi n° 2019-486 du 22 mai 2019) a créé un nouveau produit d'épargne retraite : le PER (plan d'épargne retraite). Il remplace le PERP, le PERCO, le PERE (« article 83 ») et les contrats Madelin depuis le 1er octobre 2019. Ces contrats ne sont plus commercialisés depuis le 1er octobre 2020. Ils peuvent continuer à être alimentés par les épargnants ou bien être transformés en PER.
L'assurance-vie
L’assurance-vie est une autre façon d’épargner pour sa retraite même si l’on est jeune, car il faut attendre 8 ans pour que les rachats partiels soient exonérés d'impôt. Par ailleurs, à condition d’opter pour un contrat multi-support, cette formule permet de placer son épargne en bourse en profitant d’un cadre fiscal privilégié. Différents profils de gestion sont disponibles.
À noter : entre 30 et 40 ans, il est généralement conseillé d’opter pour un profil dynamique que l’on transformera en profil prudent vers la cinquantaine, lorsque la perspective de la retraite commence à prendre de l’importance.
Épargner pour sa retraite : entre 40 et 50 ans, priorité à la bourse et à l’épargne salariale
À 40 ans, une fois la plus grosse partie de son épargne mise à l’abri dans la pierre, diversifier une partie de son patrimoine en actions est une option gagnante. Une étude de l’Autorité des marchés financiers de 2018 démontre que le rendement net d’un versement ponctuel est, en moyenne, de 3,3 % sur 10 ans pour les obligations et de 2,7 % pour les actions contre 1,3 % pour le Livret A. Pas si mal quand on se souvient que le rendement 2017 de certains contrats d’assurance vie est si faible qu’il ne parvient pas à compenser la hausse des prix !
Bon à savoir : c’est avec le plan d’épargne en actions que l’on obtiendra la meilleure performance. C’est la meilleure oasis fiscale du marché. La rente viagère versée après l'expiration de la 8e année du PEA est exonérée d'impôt sur le revenu même si elle reste soumise aux prélèvements sociaux.
Pour les salariés, l’épargne salariale est une bonne manière de mettre de l’argent de côté. Les indépendants peuvent également épargner pour leur retraite.
Le plan d’épargne retraite (PER) (qui remplace notamment le PERCO pour les salariés et les contrats Madelin pour les indépendants) permet de se constituer une rente à vie. Les versements volontaires sont exonérés dans la limite de 10 % de la rémunération annuelle brute du salarié, plafonnée à 8 fois le plafond annuel de la Sécurité sociale ou à 10 % de ce même plafond si cela est plus avantageux.
À noter : depuis le 1er juillet 2021 (arrêté du 7 juin 2021), le seuil de rachat des petites rentes des contrats d’assurance retraite supplémentaire a été rehaussé. Il est passé à 100 € par mois. Une sortie en capital peut donc être proposée si la rente viagère est inférieure à 100 € par mois (au lieu de 40 € par mois auparavant).
Après 50 ans, priorité à la prudence si l'on veut épargner pour sa retraite
Le cap de la cinquantaine franchi, il est temps de mettre son épargne à l’abri en la transférant des actifs à risque (actions, etc.) vers des actifs plus sûrs. À cet égard, les SCPI constituent une option intéressante.
Ces sociétés procurent à leur souscripteur le versement d'un dividende régulier (environ 4,5 % pour les SCPI de bureaux) qui peut se révéler particulièrement utile une fois à la retraite. Il faut conserver ces parts de SCPI durant au moins une dizaine d’années pour compenser des frais d’acquisition élevés.
L’achat d’un bien immobilier de complément en direct est une autre solution puisqu’il rapportera un revenu régulier et pourra être vendu en cas de nécessité financière.
Enfin, une fois à la retraite, il est possible de vendre le bien dans lequel on habite en viager. Avec un viager occupé, le retraité perçoit un « bouquet », c’est-à-dire un versement en cash, puis une rente mensuelle tout en conservant la jouissance de son bien jusqu'à son décès. Avant de s’engager dans cette formule, il est plus prudent de demander conseil à un notaire.