La retraite par répartition est le système retenu par la France, elle est obligatoire et collective.
Préparer son départ à la retraite est une chose très importante à ne pas négliger pour partir dans les meilleures conditions possible.
Qu'est-ce qu'une retraite à taux plein ?
Une retraite à taux plein est une retraite bénéficiant d'un taux maximal de calcul d'une retraite. En fait, c'est la durée d'assurance requise totalisée par l'assuré pour partir à un certain âge à la retraite tous régimes confondus. Le salarié a donc suffisamment d'années auprès de sa caisse de retraite pour obtenir sa retraite à taux plein.
Article
Pourquoi une retraite à taux plein ?
Pour les salariés du privé nés en 1948 et après, votre pension de retraite est calculée au taux de 50 % sur les 25 meilleures années de salaire à la seule condition que vous validiez le nombre de trimestres requis pour le taux plein. Pour les salariés du public, le taux plein est de 75 % voire 80 % avec les bonifications.
La pension à taux plein garantit également le fait de percevoir un minimum de retraite appelé aussi « minimum contributif ».
Si vous ne disposez pas du nombre de trimestres nécessaires à taux plein pour avoir droit à une pension de retraite à taux plein, votre pension subira une décote, le taux sera donc calculé à un taux réduit.
Retraite à taux plein : comment est calculée la pension de retraite ?
Montant de la pension
Le montant de la pension de retraite dépend :
- du nombre d'années cotisées ;
- du salaire annuel moyen (SAM) ;
- de l'âge du départ à la retraite.
La retraite à taux plein dépend de la durée d'assurance qui est déterminée en fonction des périodes durant lesquelles l'assuré a cotisé au régime général de la Sécurité sociale. Il peut aussi avoir cotisé à d'autres régimes obligatoires, en tant que commerçant ou artisan.
Bon à savoir : depuis le 15 mars 2019, un service de liquidation de retraite en ligne unique est accessible pour l'ensemble des régimes de retraite, de base et complémentaires. Depuis le 1er juillet 2017, les personnes ayant cotisé à plusieurs régimes de retraite (CNAV, MSA et Sécurité sociale pour les indépendants – ex-RSI) bénéficiaient déjà d’une liquidation unique de leurs pensions de retraite. La demande de retraite doit s'effectuer auprès du dernier régime d'affiliation de l'assuré. Lorsqu'un assuré a été affilié en dernier lieu à au moins 2 régimes simultanément, le régime compétent est celui qui prend en charge ses frais de santé (sauf exceptions précisées dans la circulaire de la CNAV du 21 juillet 2017).
À noter : les salariés qui ont perçu une indemnité horaire d'activité partielle depuis le 1er mars 2020 acquièrent des droits à la retraite. Cette disposition, prévue par la loi n° 2020-734 du 17 juin 2020, a été pérennisée par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2021. Un contingent de 220 heures est requis pour la validation d'un trimestre de retraite dans la limite de 4 trimestres (décret n° 2021-570 du 10 mai 2021).
Article
Majoration de la durée d'assurance
Les majorations pour enfant ont été modifiées depuis le 1er avril 2010, trois nouvelles majorations ont été créées dont on peut en bénéficier sous certaines conditions :
- la majoration maternité ;
- la majoration éducation ;
- la majoration adoption.
Bon à savoir : la durée d'assurance peut également être majorée dans le cadre du compte professionnel de prévention (C2P), qui remplace le compte personnel de prévention de pénibilité (C3P) depuis le 1er octobre 2017.
Article
Que dit la loi pour une retraite à taux plein ?
Principe
Le dispositif d'allongement de la durée de cotisation (ou durée d'assurance) a été modifié par la loi du 9 novembre 2010, puis plus récemment par la loi du 21 janvier 2014.
- Relèvement de l'âge légal de la retraite à 62 ans pour les personnes nées en 1955 et au-delà.
- Augmentation de la durée d'assurance requise pour l'obtention d'une retraite à taux plein. Cette augmentation concerne les personnes nées à compter de 1953 et est de :
- 165 trimestres pour les générations nées entre 1953 et 1954 ;
- 166 trimestres pour les générations nées entre 1955 et 1957 ;
- 167 trimestres pour les générations nées entre 1958 et 1960 ;
- 168 trimestres pour les générations nées entre 1961 et 1963 ;
- 169 trimestres pour les générations nées entre 1964 et 1966 ;
- 170 trimestres pour les générations nées entre le 1967 et 1969 ;
- 171 trimestres pour les générations nées entre 1970 et 1972 ;
- 172 trimestres pour les générations nées à partir du 1er janvier 1973.
- Bénéfice du taux plein relevé de 65 à 67 ans pour les personnes n'ayant pas validé assez de trimestres pour la retraite.
Suite à la réforme des retraites promulguée en avril 2023 (loi n° 2023-270 du 14 avril 2023 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023), à compter du 1er septembre 2023 :
- L'âge minimum de départ à la retraite va être relevé progressivement de 62 ans à 64 ans au rythme de 3 mois par an. L'âge légal de départ à la retraite atteindra ainsi 64 ans en 2030.
- La durée de cotisation nécessaire va passer de 42 ans (168 trimestres) à 43 ans (172 trimestres) d'ici 2027, au rythme d'un trimestre par an.
Liquidation de la retraite à 60 ans
Un départ en retraite anticipée à 60 ans reste également possible en cas de carrière longue, les conditions ayant par ailleurs été assouplies par le décret du 3 juillet 2012.
D'autre part, certains salariés ont la possibilité de bénéficier d'une retraite anticipée, sous conditions, dès lors qu'ils justifient d'un certain taux d'incapacité permanente partielle (IPP).
Ainsi, depuis le 1er juillet 2011, le Code de la sécurité sociale (articles L. 351-1-4, D. 351-1-9 et D. 351-1-10) offre la possibilité de partir à la retraite à 60 ans, pour les salariés qui auraient été exposés à des facteurs de pénibilité et justifiant :
- d'une IPP d'au moins 20 % reconnue au titre d'une maladie professionnelle, ou d'un accident du travail ayant entraîné des lésions identiques à celles indemnisées au titre d'une maladie professionnelle ;
- d'une IPP inférieure à 20 %, mais au moins égale à 10 %, reconnue au titre d'une maladie professionnelle ou d'un accident professionnel (sous réserve que l'assuré ait été exposé pendant 17 ans à un ou plusieurs facteurs de pénibilité, et qu'il puisse être établi que cette IPP est directement liée à cette exposition).
À noter : depuis le 1er octobre 2017, lorsque l'incapacité permanente a pour origine une maladie professionnelle liée à un facteur de pénibilité exclu du compte professionnel de prévention (C2P), les conditions d'exposition pendant 17 ans à un ou plusieurs facteurs de pénibilité et le lien direct entre l'incapacité permanente et l'exposition au risque ne sont pas applicables.
Bon à savoir : un arrêté du 26 décembre 2017 fixe la liste des maladies professionnelles concernées.
La retraite à taux plein sans durée d'assurance exigée
Le taux plein est maintenu à 65 ans sans la durée d'assurance exigée, à certaines catégories de personnes qui ont des difficultés à obtenir une carrière complète, à savoir :
- les personnes handicapées ;
- les parents de familles nombreuses ou d'enfant handicapé ;
- les aidants familiaux ou tierces personnes.
Le taux plein est maintenu à certaines conditions entre 60 et 67 ans dans les cas suivants :
- titulaire d'une pension d'invalidité ;
- inapte au travail (médicalement constatée de 50 %) ;
- ancien combattant, prisonnier de guerre, déporté ou interné ;
- mère de famille ouvrière de 3 enfants justifiant de 120 trimestres et d'un travail ouvrier de 5 années ;
- retraite anticipée pour pénibilité ;
- retraite anticipée à 60 ans (travailleur handicapé, ou longue carrière).
Bon à savoir : une circulaire de la Cnav du 14 octobre 2016 précise les conditions du bénéfice d'une retraite à taux plein à 65 ans pour les aidants familiaux et les tierces personnes. Ceux-ci doivent déclarer avoir assisté la personne concernée, avoir interrompu leur activité professionnelle pendant au moins 30 mois et fournir les justificatifs nécessaires (arrêts d'activité, lien de parenté, justificatif de prestation de compensation du handicap ou allocation compensatrice pour tierce personne, etc.).
Le montant de la pension retraite à taux plein
Le montant de la retraite à taux plein est établi selon la formule suivante :
- SAM (salaire annuel moyen) × taux × (D1/D2) ;
- D1 = durée d'assurance réelle dans le régime général ;
- D2 = durée d'assurance prise en compte dans le régime général ;
- Taux plein = 50 % du SAM.
Exemple : un actif né en 1957 comptabilise 166 trimestres d'assurance dans le régime général :
- SAM × 50 × (166/166)
- Le SAM est égal aux 25 meilleures années, sa pension sera donc à taux plein, soit 50 % de son SAM.
Il faut savoir qu'à 67 ans, on touche la retraite à taux plein, mais proportionnellement au nombre de trimestres cotisés.
Le montant maximal de retraite de base que l'on peut toucher représente la moitié du plafond de la Sécurité sociale de l'année où l'on prend sa retraite.
Pour 2023, le montant est de 1 833 € par mois, car le montant mensuel du plafond de la Sécurité sociale est de 3 666 € au 1er janvier 2023.
Le montant minimal de la pension pour une personne pouvant prétendre à une retraite à taux plein ne peut pas être inférieur à 747,57 € par mois (depuis le 1er janvier 2023) pour une durée d'assurance au moins égale à la durée de référence.
Bon à savoir : jusqu'en 2018, le montant de la pension de retraite de base était revalorisé chaque année au 1er octobre. Il a augmenté de 0,8 % au 1er octobre 2017. La loi n° 2017-1836 du 30 décembre 2017 de financement de la sécurité sociale pour 2018 a reporté la date annuelle de revalorisation au 1er janvier. Les retraites n'ont donc pas été réévaluées au 1er octobre 2018, mais au 1er janvier 2019. L'article 81 de la loi n° 2019-1446 du 24 décembre 2019 de financement de la sécurité sociale pour 2020 prévoit une revalorisation des pensions de retraite à hauteur de 0,3 %. Par dérogation, les pensions de retraite et d'invalidité dont le montant brut est inférieur ou égal à 2 000 € sont indexées sur l'inflation au 1er janvier 2020 (soit 1 %).
Aussi dans la rubrique :
Retraite des salariés du privé
Sommaire
- Systèmes de retraite
- Conditions de départ à la retraite
- Âge de départ à la retraite
- Demande de retraite anticipée
- Montant de la retraite
- Cumul emploi-retraite
- Documents nécessaires pour préparer mon dossier de retraite
- Relevé individuel de situation
- Relevé de carrière
- Formalités administratives à accomplir 6 mois avant de quitter la vie active
- Retraite complémentaire
- Trimestres de cotisation