L’assurance-vie est l’une des meilleures formules pour préparer sa retraite, notamment du fait de sa sécurité et d’une fiscalité avantageuse pour autant que le contrat ait été détenu au minimum durant 8 ans. Il est possible d’alimenter son contrat avec des versements libres, programmés ou à partir d’une prime unique. Lors du dénouement du contrat, l’assuré peut se voir restituer l’épargne constituée sous forme de capital ou d’une rente viagère qu’il percevra jusqu’à son décès.
Préparation de la retraite et assurance-vie
L'incertitude sur le versement des retraites du régime général à l'avenir rend nécessaire la constitution d’une épargne de précaution, en vue de son départ en retraite : le plan épargne retraite (PER) qui remplace les plan d’épargne retraite populaire (PERP), plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO), plan d’épargne retraite d’entreprise (PERE), contrats Madelin, etc.
L’assurance-vie se distingue notamment par sa souplesse tant pendant la durée de vie du contrat (phase d'épargne) qu’à son dénouement (phase de restitution).
À noter : la loi Pacte (loi n° 2019-486 du 22 mai 2019) a créé un nouveau produit d'épargne retraite : le PER (plan d'épargne retraite). Il remplace le PERP, le PERCO, le PERE (« article 83 ») et les contrats Madelin depuis le 1er octobre 2019. Ces produits ne sont plus commercialisés depuis le 1er octobre 2020. Ils peuvent continuer à être alimentés par les épargnants ou bien être transformés en PER.
Assurance-vie : 2 options financières pour préparer sa retraite
Durant la phase d'épargne et selon le niveau de risque qu’il est prêt à endosser, le futur retraité a le choix entre :
- un fonds en euros : l'assuré est sûr de récupérer les sommes placées. Elles sont majoritairement investies dans des obligations, peu sensibles aux fluctuations du marché. Le principal inconvénient de cette formule est sa faible rentabilité. En 2016, les meilleurs contrats ont servi autour de 2,3 % et, les taux conservant un niveau historiquement bas, cette performance devrait se situer autour de 2 % en 2017 et baisser encore à l’avenir ;
- des fonds en unité de compte : plus risquée, cette option entraîne le placement des fonds sur les marchés financiers ou sur le marché immobilier. En théorie, l’assuré court le risque de perdre son capital et le rendement des fonds n’est pas garanti. Moyennant cette prise de risque, les performances des fonds en unité de compte dépassent largement celles des fonds en euros.
Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2018, tout conseiller doit remettre un document d'informations clés (DIC) au futur investisseur avant toute souscription à un contrat d'assurance-vie en unités de compte. Ce document a pour objectif de faire comprendre à l'investisseur les enjeux de son placement et lui permettre de comparer le produit à d'autres produits d'investissement.
Il est généralement conseillé de réorienter l'épargne vers les fonds en euros à l'approche de la retraite (pour sécuriser les gains).
L’assuré a la possibilité de panacher fonds en euros et fonds en unité de compte dans la proportion qu’il souhaite, la plupart des assureurs proposant des profils de risque (sécurité, dynamique, etc.) prédéterminés.
Rappel : la durée de conservation optimale d’un contrat d’assurance-vie est de 8 ans. Tout retrait de capital avant 4 ans est taxé par un prélèvement forfaitaire unique de 12,8 %. Ce prélèvement tombe à 7,5 % après 8 ans. Ils doivent ensuite être déclarés lors de la déclaration annuelle des revenus.
Bon à savoir : dans certaines situations, comme une mise à la retraite anticipée, il est possible de récupérer épargne et intérêts sans taxation, quelle que soit la durée effective du contrat.
Quel type de versements pour préparer sa retraite ?
Un contrat d’assurance-vie permet à son souscripteur de choisir le rythme de versement qui lui convient le mieux en vue de préparer sa retraite. Trois formules sont possibles :
- les versements libres : avec cette option, l’assureur peut verser la somme qu’il veut quand il le veut. En pratique, certains assureurs imposent des minima de versements (par exemple 100 €) ;
Rappel : lors du versement des primes, la société d’assurance prélève des frais (par exemple de 3 %). Le montant de ces frais est négociable. Certains contrats accessibles via internet sont exonérés de frais de versement.
- les versements programmés reviennent à alimenter son contrat avec des « primes périodiques » dont le montant est déterminé par l’assuré. Le rythme de versement est choisi par l’assuré, par exemple trimestriellement. Grâce à ces virements automatiques, l’actif du contrat s’arrondit régulièrement et sans effort, si le montant des versements est adapté aux revenus de l'épargnant ;
Bon à savoir : en cas de difficulté, le rythme et le montant des versements peuvent être modifiés à tout moment en accord avec l’assureur.
- les contrats à prime unique sont des contrats sur lesquels l’assuré fait un seul et unique versement (par exemple après un héritage). L'argent est versé une fois pour toutes. Si l’assuré veut réaliser d’autres versements, il est généralement tenu d’ouvrir un autre contrat.
Notez que le transfert d’un contrat d’assurance vie de plus de 8 ans vers un plan d’épargne retraite (PER) bénéficie jusqu’au 1er janvier 2023 d’un doublement de l’abattement prévu et de la déductibilité du revenu imposable des versements effectués si (article 72 de la loi Pacte n° 2019-486 du 22 mai 2019) :
- le transfert a lieu au sein de la même compagnie d’assurance ;
- le souscripteur du PER est à plus de 5 ans de l’âge de l’ouverture des droits à la retraite.
Assurance-vie : que faire au moment de la retraite ?
Lorsque le moment de la retraite approche, l’assuré peut récupérer son pécule de 2 façons :
- en transformant son capital en rente viagère afin de disposer de revenus à vie, ce qui est une solution adaptée aux retraités en bonne santé et dont la longévité promet d’être longue ;
Bon à savoir : d’un point de vue fiscal, seule une fraction de la rente viagère est soumise à l’imposition sur le revenu et aux prélèvements sociaux (17,2 %). Cette fraction dépend de l’âge de l’assuré : elle débute à 70 % avant 50 ans et tombe à 30 % à partir de 70 ans (révolus).
- en sortant en capital ; deux options sont alors possibles :
- la sortie directe en capital permet de récupérer l'actif en une seule fois ;
- la sortie programmée en capital consiste à procéder à des rachats réguliers issus du capital constitué, tout en continuant à faire fructifier le solde.
Bon à savoir : pour un contrat de plus de 8 ans, les rachats annuels sont exonérés d'impôts jusqu'à 9 200 euros (pour un couple). Au-delà, ils sont soit imposés au barème progressif de l'impôt sur le revenu soit à un taux forfaitaire de 7,5 % pour les rachats inférieurs à 150 000 € ou 12,8 % au-delà.
En se résumant, la sortie en capital sera parfois plus avantageuse au bout de 8 ans d’existence du contrat. La sortie en rente viagère assurant pour sa part un revenu stable dans la durée, jusqu’au décès de l’assuré.
À noter : la valeur de capitalisation des rentes n’est pas exclue de l’assiette de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). En application de l’article 885 F du Code général des impôts, les cotisations versées au titre de contrats d’assurance sur la vie non rachetables, avant que le souscripteur atteigne l’âge de 70 ans, ne doivent pas être déclarées au titre de l’IFI. Par contre, lorsque la souscription de ces contrats a fait naître un droit à percevoir une rente à titre temporaire au bénéfice de leur titulaire et qui est entré dans son patrimoine, l’assiette n’exclut pas la valeur de capitalisation de ces rentes (Cass, com., 7 mars 2018, n° 16-22.427).